Parfums d'Istanbul : Épices, thé et douceurs intemporelles

Épices, thé et bonbons. Au cœur d'Istanbul, où les rues s'entrelacent comme une immense tapisserie, le Grand Bazar (Kapalıçarşı, « marché couvert ») est né il y a plus de cinq siècles. Entre 1455 et 1461, le sultan Mehmed II, tout juste conquis par Constantinople, imagine un espace où le commerce pourrait prospérer, à l'image des jardins de son palais. Le premier bâtiment, le Cevâhir Bedesten, préserve bijoux, soieries et objets précieux des intempéries.
D'un centre commercial à une ville sous un même toit
Les rues environnantes commencèrent à se spécialiser : certaines pour l'or, d'autres pour les textiles, d'autres encore pour les épices en provenance d'Alep et d'Égypte. Le bazar se développa tel un organisme vivant, devenant une ville sous un même toit, avec des coupoles filtrant la lumière et des passages où chaque coin révèle une couleur, un parfum et une voix nouveaux.
Arômes, saveurs et trésors
Des montagnes de cumin, de curcuma, de cannelle et de safran se mélangent avec épices, thé et bonbonsThés noirs, thés à la pomme, thés à la rose ou thés à la menthe transportent le palais de l'Anatolie à la mer Noire. Dans les vitrines, les baklavas aux pistaches vertes et au miel doré rivalisent avec les loukoums, les figues sèches, les noix et les dattes farcies.
Des lampes en mosaïque pendent comme des constellations, des tapis persans rouges, bleus et ocres racontent des histoires tissées et des céramiques peintes à la main préservent la mémoire de générations d'artisans.
L'art de vendre et de partager
Le vendeur typique est un conteur qui accueille les visiteurs avec le sourire et un verre fumant de thé turc (çay). Habile à marchander, parlant plusieurs langues, il sait que le visiteur recherche une expérience, pas seulement un objet. Le thé, servi dans des tasses en verre bombé, est un pont vers l'amitié ; les épices sont l'essence même de la cuisine turque ; et le baklava, symbole national de patience et de célébration.
Visiter le marché d'Istanbul, c'est traverser un pont entre les siècles : respirer des arômes qui racontent des histoires, déguster épices, thé et bonbons qui voyageaient autrefois en caravanes et en bateaux, et écoutaient des voix qui marchandaient et riaient depuis des générations.









